Saint-Etienne devient au tout début du XIXe siècle le bassin houiller le plus important de France. L’ingénieur Beaunier proposa la construction d’un « chemin de fer » entre Saint-Etienne et Andrézieux, petite commune des bords de Loire, pour faciliter l’évacuation du charbon vers la région parisienne. La ligne, longue d’environ 20 km, fut ouverte en 1827. A Andrézieux, le charbon était embarqué sur des bateaux à fond plat : les « rambertes ». La première ligne de chemin de fer de France était lancée.
En 1832, une seconde ligne est ouverte, assurant à la fois le transport des marchandises et des personnes entre Saint-Etienne et Lyon, notamment grâce à l’intervention de l’ingénieur Claude Verpilleux.
Le chemin de fer fait ainsi disparaître pour quelques décennies l’un des handicaps les plus notables auxquels était confronté Saint-Etienne. Ces 144 kilomètres de voies ferrées installées seront pour un temps les seules de France.
Le réseau français commence à prendre forme ensuite autour de Paris.
Louis-Antoine Beaunier
Cet ingénieur (Melun 1779-Paris 1835), élève de la première promotion de l’Ecole des Mines de Paris (1793), donna un élan décisif au développement industriel de la région stéphanoise à partir de 1812. Après avoir contribué à sa fondation, il dirigea l’École des Mineurs, favorisa l’introduction de la fabrication de l’acier fondu et participa au projet de création de la première ligne de chemin de fer.
La chaudière tubulaire de Marc Seguin
Marc Seguin (1786-1875) fut le premier constructeur de locomotives à tubulaire. Il déposa le brevet de la chaudière tubulaire en 1827 après avoir analysé les défauts des locomotives Stephenson sur la ligne Saint-Etienne – Andrézieux. La chaudière est entourée d’un circuit d’eau et munie d’un conduit qui vient traverser la chaudière par de multiples tubes. L’eau était ainsi chauffée plus efficacement. En 1829, Seguin livra à la Compagnie de la ligne Saint-Etienne – Lyon deux locomotives de type « Fusée ». Ingénieur de la ligne de chemin de fer Saint-Etienne – Lyon en 1830-1832, il fut également l’inventeur des ponts suspendus.
A propos du billet de chemin de fer
Le Musée du Vieux Saint-Etienne (aujourd’hui Musée d’Art et d’Industrie) possède probablement le premier billet de chemin de fer connu dans le monde. Il a été imprimé pour être diffusé dès 1833. Le billet reproduit dans l’ouvrage de L.-J. Gras, Histoire des premiers chemins de fers français, n’en est que la copie recomposée par le typographe, débarrassée des surcharges manuscrites. Un deuxième exemplaire du billet de la ligne Saint-Etienne – Lyon, daté de 1836, est visible au musée Gadagne à Lyon.
Le Science Museum de Londres possède un jeton de cuivre octogonal daté de 1832 et utilisé par la compagnie « Leicester and Swannington Ry ». Mais d’après Alain Mercier, dans son article « Archéologie du billet de train » (La Revue du Musée des arts et métiers, mars 1996, pp. 43-50), « le support métallique se prêtait mal à la diversité et à la modification des informations » et l’on se retourna vers le bon vieux billet déjà utilisé par les compagnies de diligences et de malle-poste.
[cite]